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LE PILIER ÉCOLOGIQUE

Crédits : Adobe Stock

UNE INDUSTRIE DOMMAGEABLE POUR LA PLANÈTE

Bien que difficile à entendre pour des passionné.es de mode, l’industrie textile est très polluante : 5e plus gros émetteur de gaz à effet de serre avec 1,2 milliard de tonnes émises chaque année, 3e plus gros consommateur d’eau, plus de 100 milliards de vêtements produits chaque année… Les chiffres donnent le vertige.
Les multinationales de la fast fashion seraient les principales responsables de ce triste bilan. Mais qu’en est-il réellement ? Comment en est-on arrivé là ? Que fait notre industrie pour y pallier ? Une prise de conscience émerge et le monde s’organise pour préparer les décennies suivantes. Concernées par ces problématiques de développement durable et de responsabilité sociétale, des entreprises expérimentent et permettent d’entretenir l’espoir d’un futur plus vertueux pour notre industrie.
À la fin du XXe siècle, la machine de la mondialisation et de la délocalisation s’est emballée. C’est à cette période qu’apparaît la fast fashion, entraînant notre industrie dans un système de surproduction et de surconsommation qui s’autoalimente et devient incontrôlable. Retour sur une double décennie pendant laquelle la mode s’est hissée sur le podium des industries les plus dommageables pour l’environnement.

LES RAISONS D’UNE CHAÎNE
D’APPROVISIONNEMENT COMPLEXE

Mondialisation, délocalisation, spécialisation… Autant d’explications de la complexité
de notre chaîne de valeur.
Dans un contexte de mondialisation croissante, l’industrie du textile a considérablement évolué au XXIe siècle pour s’adapter à la loi du marché et surtout à son internationalisation. D’un côté, la concurrence dans l’industrie est devenue de plus en plus féroce. De l’autre, les pays émergents proposent des tarifs de production toujours plus attractifs. Conséquence de tout cela ? Les entreprises délocalisent peu à peu la production à l’étranger, et de plus en plus loin, là où la main d’œuvre est moins chère.
Aujourd’hui, face à cette pression économique, les géants du textile et surtout de la fast fashion ont pratiquement tous délocalisé leur production. On peut principalement citer les pays asiatiques comme le Bangladesh, qui est aujourd’hui le pays avec l’un des salaires le plus bas du monde. Les travailleurs sont payés 0.32$ de l’heure. Le Pakistan arrive ensuite avec un salaire de 0.55$ de l’heure. La spécialisation,

corollaire de la délocalisation, se met en place. À travers le monde, le commerce mondial du textile et de l’habillement s’organise, basé sur la spécialisation des pays. Taiwan et Hong Kong se spécialisent dans les accessoires, le Bangladesh dans la maille, l’Inde dans les imprimés… Même la Chine, leader dans la production de textile et d’habillement à l’échelle internationale, avec une main d’œuvre presque illimitée, fait aujourd’hui appel à ses pays voisins comme le Bangladesh ou le Vietnam pour délocaliser une partie de sa production de confection et profiter d’une main d’œuvre peu coûteuse.

Les acteurs de la chaîne de production textile se structurent pour répondre à la demande croissante des grandes marques de mode. De l’extraction et fabrication des matières premières à la fin de vie du produit, la chaîne de valeur s’est transformée en une véritable machine de production mondiale où chaque étape est pensée pour optimiser 

le rapport coût/bénéfice. Elle est aujourd’hui hors de contrôle.

Désormais, les chaînes de production et d’approvisionnement sont complètement dispersées au niveau mondial, et un T-shirt fait plusieurs fois le tour de la planète avant d’être acheté par le.a client.e final.e. Il peut être issu de cotonculteurs américains, être filé et tissé par des jeunes filles indiennes pour être teint en Chine puis confectionné au Bangladesh avant d’être finalement distribué en Europe. On considère qu’un jean parcourt en moyenne 65 000 km du champ de coton au magasin de vente, soit 1,5 fois le tour de la planète. Cette logistique est extrêmement énergivore : trains, bateaux, avions, camions. Tous les moyens de transport sont mis à contribution quel que soit leur impact environnemental pour fluidifier les flux de marchandises.

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DES PRODUITS GRANDS

CONSOMMATEURS DE RESSOURCES

Des matières premières aux produits chimiques,
en passsant par l’eau et l’énergie, l’industrie textile utilise de très nombreuses ressources, et en grande quantité.

 La production des matières premières et des produits finis nécessite l’exploitation massive de ressources renouvelables et non renouvelables. Ainsi, 4% de l’eau potable disponible dans le monde est utilisée pour produire nos vêtements. Pour donner un autre ordre d’idée, environ 110kg de matières premières sont nécessaires pour la production d’un manteau, près de 50kg pour celle d’un jean et la production d’une chemise en coton de 300gr nécessite d’extraire 79 fois son poids en matières premières selon un rapport de l’ADEME.
L’industrie textile a besoin de matières naturelles (animales et végétales), artificielles et synthétiques qui, à des niveaux différents, ont toutes un impact environnemental tout au long de leur processus de production : 70% des fibres synthétiques sont issues du pétrole, les 30% restant provenant notamment d’autres énergies fossiles ou d’amidon. La production de la principale fibre synthétique à base de pétrole, le polyester, est de 57,7 millions de tonnes en 2019, et est responsable de 31% de la pollution plastique des océans, comme nous le rappelle l’étude réalisée par l’ADEME.
Le coton conventionnel (par opposition au coton biologique) représente 1⁄4 de la production mondiale de fibres.

En 2019, ce sont plus de 25,7 millions de tonnes (source : Textile Exchange) qui ont été produites pour l’industrie textile. Le coton est le troisième consommateur d’eau d’irrigation dans le monde. Il faut en effet prélever l’eau des rivières et des lacs pour irriguer les champs de coton, notamment dans les plus gros pays producteurs comme la Chine et l’Inde, déjà en stress hydrique. Mais ce n’est pas tout, première consommatrice de pesticides au monde, la culture du coton demande également énormément d’engrais, qui finissent tous par s’écouler à travers les sols et donc à polluer les nappes phréatiques et les cours d’eau : pour fabriquer un jean, il faut 1kg de coton, entre 5 000 et 10 000 litres d’eau, 75gr de pesticides et 2kg d’engrais chimiques.
Lors des différentes étapes de production du produit fini, l’industrie utilise là aussi de façon intensive des ressources telles que des substances chimiques et de l’eau (93 milliards de M3 d’eau par an) pour la teinture, les traitements et ennoblissements divers, assemblage et finition des vêtements qui seront enfin transportés à travers la planète pour parvenir à son consommateur.rice final.e.

FOCUS BLACK FRIDAY
Véritable symbole de la surconsommation, le Black Friday, aussi appelé le jour le plus sombre pour l’environnement, est apparu aux États-Unis dans les années 60 avant de se développer à l’échelle planétaire pour représenter la journée mondiale de la consommation. Une journée où les super promotions s’enchaînent pour pousser le consommateur à acheter, au grand dam de l’environnement qui en paye le prix fort. Tous les secteurs sont concernés et notamment le domaine textile, et plus particulièrement la fast fashion, qui voit son chiffre d’affaires s’envoler lors de cette journée unique en son genre. Une grande partie de ces achats étant réalisés en ligne, sur la base de promotions offertes elles aussi en ligne, cette journée contribue également à l’empreinte carbone générée par le numérique. Sans oublier l’empreinte carbone liée aux transports utilisés pour acheminer ces produits. 76% : c’est le pourcentage de Français qui
ont décidé de se faire livrer lors du Black Friday 2017. Autant de livraisons, c’est plus de camions et de fourgons sur les routes. Pire encore, plus de livraisons signifie aussi plus de retours. Les articles retournés sont le plus souvent jetés ou détruits par les entreprises, car c’est bien moins coûteux et contraignant que de les reconditionner pour les remettre en vente… Il est loin le temps où on raccommodait le trou d’une chaussette ou un jean usé, où un manteau durait 5, 6 ou 7 ans sans prendre une ride.
Cette surconsommation soutenue par le Black Friday et autres promotions a des répercussions désastreuses sur l’environnement. Les achats à outrance contribuent à l’augmentation de la pollution, à l’appauvrissement des ressources naturelles et à une empreinte carbone très forte.

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UN NOUVEAU COMPORTEMENT D’ACHAT MENANT À LA SURCONSOMMATION

Il s’agit peut être de la conséquence la plus inquiétante de l’explosion de la fast fashion et de son omniprésence dans notre société.

Comme nous l’avons vu dans la partie sociétale et économique de ce magazine, un changement global au niveau du comportement d’achat s’est opéré. Ce changement fut en grande partie engendré par la fast fashion. Comment ce changement s’est-il opéré ? Quelles sont les conséquences pour notre planète ?

Premièrement, la fast fashion a réussi à instaurer un besoin artificiel en créant l’impression de rareté à travers des collections en quantités limitées, sans cesse renouvelées en magasin. La peur de rater la pièce iconique du moment est un élément de motivation décisif dans l’acte d’achat. Cela peut aussi passer par des collaborations, comme H&M et Karl Lagerfeld dès 2004, quand le couturier dessine une trentaine de pièces pour hommes et femmes, créant ainsi une idée du luxe abordable, une édition limitée que les clients du monde entier sont venus s’arracher en un temps record. Depuis, H&M perpétue le concept avec d’autres créateurs en faisant monter le suspense

chaque automne puis dévoile le nom du couturier qui créera sa collection événement. Grâce à ces collaborations, H&M a poussé encore plus loin le concept de manque inhérent à la fast fashion.

L’autre technique employée par la fast fashion pour modifier en profondeur les comportements d’achat et ancrer leur système de surconsommation dans les mœurs consiste à jouer sur les prix de vente en créant des promotions permanentes, augmentant ainsi le phénomène d’achat compulsif dont le dernier rempart était le prix… Avant, les soldes avaient pour objectif de liquider les invendus de la saison précédente, afin de faire de la place dans les stocks pour la nouvelle saison. Aujourd’hui, les bas prix deviennent une norme, c’est à qui affichera le prix le plus bas : la bonne affaire est la nouvelle tendance.
Ce système de décote est appliqué jusqu’en bout de chaîne avec les magasins d’usines et autres centres “d’outlet”, conçus comme

des lieux de loisirs familiaux du week-end, qui doivent appliquer une décote de 33% minimum par rapport au prix initial.

La conséquence : la valeur perçue d’un vêtement en début de saison, sans décote, a chuté. Une étude menée par First Insight montre que les consommateurs sont aujourd’hui prêts à payer 76% seulement du prix initial d’un vêtement.

On achète donc aujourd’hui de façon impulsive des vêtements pour assouvir un besoin instantané et non plus par nécessité. L’époque où on se procurait un vêtement pour se protéger du froid ou de la pluie est révolue. Les garde-robes se remplissent de produits dont on n’a pas un réel besoin, et que l’on ne porte pas ou peu. C’est ainsi que les habits que nous achetons se succèdent à une vitesse effrénée sur nos épaules avant de finir “placardisés” au sens propre et figuré. Nous achetons 60% de vêtements de plus qu’il y a 15 ans et les conservons 2 fois moins longtemps.

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LA FIN DE VIE DES VÊTEMENTS

Un sujet majeur encore insuffisamment anticipé par notre filière, sur lequel nous devons nous améliorer.
Dans ce système basé sur la surconsom- mation, la mode jetable porte bien son nom. En Europe, 4 milliards de tonnes de déchets vestimentaires sont jetées par an. Les matériaux utilisés étant peu solides, nos vêtements deviennent donc moins durables et sont rapidement jetés. Si rien ne change, le secteur de la mode utilisera un quart du budget carbone mondial d’ici 2050 alerte le Programme des Nations Unies pour l’Environnement.
Le gaspillage vestimentaire ne concerne pas seulement les consommateurs. Les marques de la fast fashion sont elles aussi responsables. En effet, elles produisent en masse pour vendre à bas prix, alors que leurs vêtements et accessoires ont une durée de
vie limitée en magasins, ce qui crée des stocks d’invendus à gérer. Il est donc encore courant que les entreprises détruisent leurs stocks et contribuent au gaspillage vestimentaire. Ce fut le cas de H&M en 2018, qui a été accusé d’avoir brûlé ses stocks.
Ce type de méthode n’est pas une exclusivité de la fast fashion.
En 2014 Hermès a été au centre d’un scandale quand la marque jette et brûle une grande quantité d’invendus dans un incinérateur de Saint-Ouen. Cela avec une dizaine de salariés devant s’assurer que personne ne se serve au passage. La raison : conserver l’exclusivité de la marque… Hermès n’est d’ailleurs pas le seul grand nom du luxe à détruire ses stocks. Chanel, Vuitton,
Dior ou encore Prada ont pu faire de même. Car “aussi attractive que soit une marque de luxe, elle ne peut pas tout vendre”, rappelle Serge Carreira, expert du luxe à Sciences-Po. La préservation de l’image de marque exclusive de ces maisons est compréhensible, mais il existe aujourd’hui d’autres moyens d’arriver à ses fins, sans détruire des produits.

les GES

Avec 1,2 milliard de tonnes émises chaque année par le secteur, soit 2% des émissions mondiales de gaz à effet de serre ou encore l’équivalent de celles générées par le trafic aérien et maritime mondial réuni.

gaz à effet de serre

l’eutrophisation

Les différentes étapes de fabrication depuis le fil jusqu’au produit fini seraient responsables de 20% des eaux polluées dans le monde. Et cela malgré la norme REACH européenne qui réglemente et régule l’utilisation des substances chimiques sur son marché.

pollution des eaux

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LA SURPRODUCTION POUR RÉPONDRE À LA SURCONSOMMATION

Comme souligné dans la partie économique, le processus de création des collections a été profondément modifié depuis l’arrivée de la fast fashion. La saisonnalité qui rythmait les collections en a été grandement perturbée. La mode d’aujourd’hui est régie par la nouveauté permanente : on rompt le calendrier traditionnel des collections saisonnières pour laisser place à des drops, des capsules, des one shot, portés par un marketing et un merchandising tout-puissants visant à assurer une rotation élevée et toujours plus rapide des nouveaux produits en magasin. Pour y parvenir, on multiplie les équipes de stylistes que l’on fait travailler en trinôme avec le modéliste et le marketing afin de gagner en réactivité et agilité. On entre donc dans une spirale inflationniste de nombre de modèles qui

génère une surproduction de vêtements. En 2019 ce sont plus de 100 milliards de vêtements qui sont produits dans le monde. Une production qui a tout simplement doublé entre 2000 et 2014.
Cette surproduction, cette multiplication du nombre de références entraîne inévitablement un surplus de stocks de matières premières, de produits semi-finis et finis, surplus que les usines, grossistes et grandes enseignes n’hésitent pas à jeter ou à brûler….
Ainsi, aux États-Unis, l’entreprise new- yorkaise Queen of Raw estime que 120 milliards de dollars de tissus américains inutilisés attendent dans les entrepôts… d’être brûlés ou enterrés. La durabilité de l’industrie de la mode est plus que remise en question.
les
conséquences
pour notre planète
Il était important de rappeler les différentes explications de l’excès de consommation et de production afin de lister leurs conséquences sur l’environnement.

Car ce sont bien ces deux excès qui sont à l’origine du désastre environnemental de l’industrie textile. On relève cinq impacts principaux :
• la consommation en eau
• lesémissionsdegazàeffetdeserre
• ladéforestationetladestructionde
la biodiversité
• la pollution des sols
• l’eutrophisation, c’est-à-dire
l’appauvrissement extrême en oxygène de l’eau causé par les polluants qui y sont déversés.

le boom des matières synthétiques
Pour soutenir la machine de la fast fashion, l’industrie textile a dû drastiquement réduire ses coûts liés aux matières premières afin d’assurer des prix toujours plus bas tout en évitant de trop compromettre la qualité. L’industrie s’est donc tournée vers des fibres synthétiques comme le polyester, l’élasthanne, l’acrylique ou encore le polyamide qui sont moins chers et offrent des qualités intéressantes : élasticité, résistance, imperméabilité… Les fibres synthétiques permettent d’obtenir des tissus avec des propriétés difficilement atteignables à partir de matières naturelles mais leur fabrication est néfaste pour notre planète. Pétrole, plomb, solvants, phtalates, formaldéhyde, huile silicone et de nombreux autres produits chimiques dangereux pour l’environnement sont nécessaires à leur fabrication.
En 2019, les fibres synthétiques représentent 63% de la production de fibres au niveau mondial alors qu’elles n’en représentaient que 50% en 2000, ce qui en soi était déjà énorme.
Pour compléter ce tableau peu glorieux, chaque lavage d’un vêtement synthétique rejette 700 000 microfibres plastiques dans les eaux usées qui se déversent ensuite dans les cours d’eau. 500 000 tonnes de microparticules sont ainsi relâchées dans les océans chaque année dans le monde, soit l’équivalent de plus de 50 milliards de bouteilles en plastique. De récentes études comme celles réalisées par la Fondation Ellen MacArthur, l’ADEME et McKinsey, ont montré que jusqu’à 90% des microplastiques trouvés sur les rivages étaient constitués de fibres textiles synthétiques. Afin de maintenir les prix au plus bas, la fast fashion s’est tournée vers les matières synthétiques, au grand dam de notre planète qui en paye le prix fort.
Crédits : Ethan Bodnar
Crédits : Eric Chague-Maderou

FASHION PACT & GREEN DEAL EUROPÉEN :
LES DERNIERS ENGAGEMENTS EN DATE

Le Fashion Pact a été présenté lors du sommet du G7 à Biarritz, en août 2019. Le Fashion Pact est une coalition mondiale d’entreprises de la mode engagées autour de grands objectifs environnementaux centrés sur trois thématiques : le contrôle du réchauffement climatique, la restauration de la biodiversité et la protection des océans. Cet accord a été ratifié par un grand nombre d’acteurs majeurs de l’industrie textile comme Adidas, Chanel, Celio, Décathlon, Nike, Monoprix ou encore le groupe Les Galeries Lafayette.
Un an après sa création, leur nombre a déjà doublé, avec plus de 60 entreprises issues de 14 pays, représentant plus de marques et un 

tiers du secteur de la mode. Le nombre et la grande diversité des entreprises signataires sont des indicateurs d’engagements forts, même si insuffisants pour certains, et montrent que l’industrie du textile et de l’habillement prend conscience des problèmes environnementaux qu’elle génère et surtout qu’elle se saisit du problème. Des premières avancées sont à noter : mise en place d’une structure opérationnelle, développement d’un tableau de bord d’indicateurs de performance pour mesurer l’impact sur la biodiversité avec des experts techniques du secteur.

Peu après, en décembre 2019, le Green Deal, ou Pacte Vert européen, vise à faire de l’Europe le premier continent climatiquement neutre d’ici à 2050. Présenté par la Commission Européenne, le Green Deal invite les États, les entreprises comme les citoyens à s’engager plus encore dans le développement durable. Ce pacte entend incarner la nouvelle stratégie de développement pour les pays de l’UE, en mettant la transition écologique au centre de la croissance : toutes les législations en matière d’environnement et d’efficacité énergétique seront révisées afin d’être en accord avec le Pacte Vert.
Climat : le monde prend conscience et s’organise
La Convention sur les changements climatiques adoptée par 154 États lors du Sommet de la Terre de 1992 à Rio se concrétise par les accords de Kyoto, signés en 1997. Le protocole de Kyoto fixe, pour la première fois, des objectifs obligatoires sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) pour les pays développés.
Les Sommets sur le climat se sont ensuite enchaînés, à commencer par le Global Compact, lancé en juillet 2000 par l’ancien Secrétaire Général de l’ONU, Kofi Annan, et destiné à rassembler les entreprises, les organismes des Nations Unies, le monde du travail et la société civile autour de dix principes universels regroupés en quatre grands domaines dont l’environnement.
Le 4e rapport du GIEC, sorti en 2007, établit la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique. Ce 4e rapport d’une série commencée en 1990 fait le bilan de six années de travaux menés par 2500 scientifiques. Ce fut un coup de tonnerre, permettant au grand public de prendre conscience de la responsabilité de l’Homme dans la destruction de son environnement.
En réaction, les chefs d’états européens adoptent en 2008 le Plan Climat de lutte contre le réchauffement climatique avec un objetif
dit des “3 fois 20” : diminuer de 20% les émissions de GES par rapport à leur niveau de 1990, atteindre 20% de part d’énergies renouvelables dans le mix énergétique européen, et accroître l’efficacité énergétique de 20% sur la période 2013-2020. Cet accord a quasiment atteint ses objectifs et ils ont donc été revus à la hausse en 2014 : d’ici à 2030, l’UE devra réduire d’au moins 40% ses émissions de GES par rapport à leur niveau de 1990, porter à 27% la part d’énergies renouvelables, et réaliser entre 27% et 30% d’économies d’énergie.
Le Sommet pour la Terre de 2012 à Rio, est connu pour avoir lancé le processus d’adoption des Objectifs mondiaux en faveur du Développement Durable (ODD). Ces objectifs ont été approuvés et adoptés par pas moins de 193 pays. En 2015, à l’issue de la COP21, les signataires de l‘Accord de Paris s’engagent fortement en faveur du climat : budgets de plusieurs milliards débloqués pour lutter contre les effets du réchauffement climatique, investissements dans des énergies propres, aide financière fournie aux pays en développement, bilan obligatoire tous les 5 ans sur les avancées… Un engagement concret nourrissant l’espoir d’un effort collectif mondial.
Le bilan environnemental de ce 20 dernières années est lourd. Et notre industrie en a pris conscience. Des actions se mettent en place à l’échelle mondiale, européenne, nationale et aussi locale. Des Sommets pour l’environnement aux politiques gouvernementales, en passant par les initiatives de citoyens et celles d’entreprises de la mode, le monde s’organise pour un développement plus durable respectueux de notre planète.

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